Ukraine - La pression atlantiste : des intellectuels appellent à la quasi-guerre (et au boycott des produits français)

...et se réclament de BHL :

 

 

Relayé par Le Monde, un « appel d'intellectuels polonais » franchit encore un cran dans la surenchère belliciste. Mais ce texte est-il vraiment rédigé par des Polonais ?

 

Slogan 1 :  "Poutine, c'est Hitler ! "

Extraits :  

« Mourir pour Dantzig ». Cette phrase symbolise l'attitude de l'Europe occidentale face à la guerre qui éclata il y a soixante-quinze ans. La France et le Royaume-Uni donnèrent à trois reprises le feu vert au dictateur allemand... »

[ Mon commentaire : sauf des ignorants ou des militants, personne ne peut soutenir que 2014 soit 1939, ni la Russie d'aujourd'hui le IIIe Reich.]  

 

Slogan 2 :  "boycottons la France !"

« François Hollande, président de la République française, se trouve devant la tentative de faire un pas qui serait bien plus grave que la passivité de la France en 1939. Dans les semaines à venir, la France est en passe de devenir le seul Etat européen à aider l'agresseur : Paris entend livrer à la Russie de M. Poutine deux navires porte-hélicoptères Mistral... Des politiciens et Bernard-Henri Lévy ont déjà proposé à la France de vendre ses navires soit à l'OTAN, soit à l'Union européenne (UE). Si M. Hollande ne change pas d'avis, les citoyens de l'Europe devraient l'en convaincre en boycottant les produits français. » 

[ Il se dit à Varsovie que cet appel polonais serait, en réalité, rédigé par BHL et que l'on y reconnaît ses leit-motive: déjà contre la Serbie, contre Saddam Hussein, contre Kadhafi, le « dandy » (dixit son ami Hertzog) avait exigé la guerre ; on a vu les résultats.]

[Mais alors, que penser de l'appel au boycott des produits français ? Cette contradiction rend perplexe. ] 

 

Slogan 3 : "l'Ukraine dans l'U.E !" 

« Pendant de longues années, l'UE a fait comprendre à l'Ukraine qu'elle n'avait aucune chance ni d'en devenir membre, ni de bénéficier d'une aide autre que symbolique. La politique de « Partenariat oriental » n'y a pas changé grand-chose. Est-ce là un pis-aller ? Cependant, ces questions ont créé leur propre dynamique. Pour la première fois dans l'Histoire, les citoyens d'un pays périssaient sous les balles avec le drapeau européen à la main. Si l'Europe ne montre aucune solidarité avec eux, cela veut dire que les idéaux de liberté et de fraternité hérités de la Révolution française ne représentent plus rien pour elle. » 

[ C'est avec ces fables que la faute historique a été commise : au lieu de faire naître une Ukraine neutre, partenaire économique de l'Europe et de la Russie, l'UE a poussé au chaos actuel. Quant à savoir quel drapeau les miliciens kiéviens ont à la main, regardez les photos qui paraissent partout depuis six mois : ce sont les couleurs des pro-nazis de 1941, et des emblèmes empruntés à la divison Das Reich... BHL l'ignore évidemment. Comme le 20 heures de Claire Chazal hier soir, qui a rendu quasiment hommage au bataillon Azov (notre note du 25/08)... alors que même le JDD de la veille identifiait ce bataillon comme "d'extrême droite" ! Les jeunes signataires de l'appel polonais semblent l'ignorer aussi. Mais comment Andrzej Wajda (88 ans, ancien de l'AK et auteur du film Cendres et diamant sur 1945-1946) pourrait-il ne pas reconnaître ces drapeaux et ces insignes ? Ou bien il n'a pas lu le texte, ou bien la passion chez lui l'emporte sur la raison.

 

 Slogan 3 : "c'est la guerre d'Espagne !" 

« Vladimir Poutine, libérant les démons de la guerre et testant un nouveau type d'agression, transforme l'Ukraine en champ de manœuvres, à l'image de la guerre civile en Espagne. Ceux qui ne disent pas à M. Poutine No pasaran ! ("ils ne passeront pas !") exposent l'UE au ridicule tout en consentant à la déstabilisation de l'ordre mondial. » 

[ Décidément ce texte pourrait être du BHL. On y reconnaît l'obsession de revivre (mais sous licence OTAN) la guerre d'Espagne, dans l'espoir - si j'ose dire - d'être Malraux : rêve poursuivi de Sarajevo à Benghazi, dans des situations sans cesse plus éloignées de ce que fut la guerre civile espagnole. Maintenant c'est le comble : confondre le bataillon Azov avec le bataillon Dimitrov [*], n'importe quel historien y verrait de l'hallucination. ]

  

Plus nos médias font écho à ce type de délires, plus ils empêchent nos « dirigeants » de raisonner avec calme. C'est peut-être l'effet recherché.

 

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[*] 1936, 15e brigade internationale : bataillon polonais-tchèque-yougoslave.